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Les Introuvables lesbiens

21 avril 2012

UN BLOG POUR ELLES

Pourquoi ce blog ?

Les mots sont des actes.

Ce blog est ma façon personnelle de militer pour la visibilité lesbienne. Et pour la mémoire lesbienne.


Je vous ouvre ma bibliothèque de livres anciens, car ces ouvrages sont souvent difficiles à trouver en librairie d'occasion ; idem en bibliothèque publique.
Pourtant le corpus littéraire lesbien est un état des lieux tout à fait éloquent de la perception de l'homosexualité féminine à travers les siècles. A ce titre, poésie, théâtre, roman... font partie de notre histoire. Ils révèlent le difficile passage de l'invisibilité à la visibilité. Parfois, ce n'est même plus de la sociologie c'est quasiment de l'ethnologie ! 

Les ouvrages lesbiens du XVIIe au XXe siècle naissant - O ironie ! O paradoxe ! - sont majoritairement écrits par des hommes. Pourquoi ? mais parce que seuls les hommes avaient droit à la parole, les femmes étant muselées (voire lobotomisées) par le patriarcat dominant.

Jusqu'au XXe siècle largement entamé, les seules qui ont vécu leur homosexualité à visage découvert et qui se sont exprimées en toute liberté n'ont pu le faire QUE parce qu'elles étaient financièrement indépendantes. Ainsi, les auteures lesbiennes (jusqu'au début des années 1930) sont soit de riches héritières (Renée Vivien ou Nathalie Barney) soit des actrices ou des "cocottes" (Liane de Pougy, Emilienne d'Alençon...).

Les auteur-e-s
Il faut donc lire ces ouvrages avec beaucoup d'humour et de distance. Bref,
un régal de énième degré !!!... Mais c'est de la mémoire, vous dis-je :
• mémoire d'une perception toujours diabolisée du lesbianisme par une hétérosexualité sûre de son bon droit et toujours prête à condamner la différence ;
• mémoire de celles qui signent leur oeuvre d'un nom d'homme pour vaincre l'ostracisme, ou de celles qui transposent une histoire d'amour tribadique en une histoire hétéro pur jus ;
• mémoire de celles qui ne se cachent pas, mais qui restent marquées dans leur tête par la culpabilité judéo-chrétienne ;
• mémoire de celles qui non seulement ne se cachent pas mais revendiquent, à la manière Fin de siècle, leur sapphisme...

Cela dit, ces ouvrages prouvent au moins une chose : à la fin du XIXe, l'identité lesbienne commence à exister. Un "statut" - bien qu'essentialiste - lui est reconnu. La lesbienne n'est pas une erreur ponctuelle de la nature, elle se reproduit...

Comment fonctionne le blog ?
• Régulièrement, j'ajouterai des oeuvres extraites de ma bibliothèque et saisies de mes blanches mains. Hélas, en 2011, je dispose de beaucoup moins de temps qu'en 2007 ! La tâche est donc au ralenti ;-))

• [presque] Tous les ouvrages proposés en pdf sont dans le domaine public (pour ceux qui ne le sont pas, je vais attendre de me faire taper sur les doigts pour les supprimer de ce blog !).

Fort heureusement, les éditeurs s'intéressent à nouveau à certaines de ces oeuvres introuvables ! Il se peut donc, et c'est vraiment heureux, que certains des ouvrages proposés ici soient désormais réédités. Renseignez-vous auprès de votre libraire préférée... Je les laisse cependant en ligne pour toutes celles qui ne peuvent se les procurer...

 

 

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24 mars 2010

Simonne Michel AZAIS, "Poèmes Interdits", La Goelette, 1953

AzaisCette photo de Simonne Azaïs posant pour Madeleine Scellier (l'illustratrice du texte présenté ici) nous a été envoyée par le fils de Madeleine Scellier (qui vient d'ouvrir la page Facebook de sa mère). Rappelons que Madeleine Scellier a également illustré des ouvrages de Geneviève Pastre...

J'ai découvert Simonne Michel Azais en 2007  : un petit livret de poèmes mystico-catho-bi... peu convaincant.

Etrange personnage que cette Simonne Azaïs dont je ne savais rien jusqu'à ce que, Christophe, le fils de Madeleine Scellier, lui-même artiste, nous en dise un peu plus sur elle : un joyeuse fêtarde ouverte à la vie !

Avec "Les Poèmes interdits", une fois de plus, je  brave l'interdit, puisque Azais n'est pas dans le domaine public (elle vivrait en maison de retraite). Mais je les brave quand même moins qu'elle ne l'a fait dans les années 50 !!! c'est hyper chaud comme écriture ! La censure n'est pas passée par là. Fort heureusement.
Azais ne se situe pas dans le lesbien pur jus, elle se revendique très bi même. Vu depuis le 21e siècle, elle frôle parfois le queer, se mettant dans la peau des hommes. N'a pas peur non plus du sado maso, du freaks non plus... Bref un "cabinet de curiosités" version 20e siècle.

A lire en pdf : Azais__Po_mes_interdits

1 janvier 2010

GELLO, Harmonies et Poèmes, Messein, Paris, 1926

Pourquoi Gellô est-elle si peu connue ? Ses poèmes pourtant valent largement ceux de Vivien... En tout cas, c'est un morceau rare que je vous propose là... L'ouvrage n'est même pas dans ma bibliothèque "physiquement"... A l'époque, j'avais dû aller le recopier à la Bibliothèque Mably de Bordeaux...  Gellô, j'adore !!! C'est l'ambiguïté androgyne suprême, l'exigence de la séduction qui vous accule, et qui vous scotche au mur de la backroom (c'est une image, n'est-ce pas !!!). Gellô, c'est la violence tant physique que cérébrale de l'un=deux... Bon, j'arrête ;-)))
Qui se cache sous le pseudonyme de Gellô ? Je ne le sais pas. En tout cas, la jeune fille du VIe (?) siècle qui a inspiré ce pseudonyme à la poète du XXe fut citée et chantée par Sappho : de cette jeune fille morte adolescente, la légende de Lesbos fait revenir le fantôme qui enlève les enfants...
Peut-être Nicole Albert (auteure de "Saphisme et Décadence") nous en dira-t-elle plus sur Gellô dans l'ouvrage sur Renée Vivien et ses alentours qu'elle prépare pour 2009 ? (Ouvrage que nous attendons avec une grande impatience...)

Lire en pdf :Gello__Harmonies_et_poemes

 

26 septembre 2009

Jean de Reuilly, La Raucourt & ses amies, Paris : Daragon, 1909

Raucourt_pere_LachaiseFrançoise Raucourt (1756-1815), comédienne, en a fait couler de l'encre pour cause de vie dite scandaleuse ! Non seulement elle était comédienne, vouée aux gémonies par tous ses créanciers mais, de plus, revendiquait son lesbianisme. La biographie de Jean de Reuilly (pseudonyme de Henri Vial) est intéressante à plus d'un titre. D'abord parce qu'il décrit la vie d'une actrice de théâtre au XVIIIe siècle ; aussi parce que l'on en apprend beaucoup sur le cercle restreint des amies de La Raucourt, de Sophie Arnould, Jeanne Sourques, La Clairon et bien d'autres. Reuilly reproduit également une bonne partie de "l'Espion Anglais", cet ouvrage patriarcalement fantasmatique qui prend pour cible la Secte des Anandrynes, groupe lesbien dont la leader aurait été La Raucourt : rappelons que le mot "anandryne" qualifie une fleur sans pistil, donc sans organe mâle...
Quant à la sculpture insérée en illustration, elle est bien rare, puisque ce buste qui surmontait la tombe de la Raucourt au Père Lachaise a été volé...

A lire en pdf : Jean_de_Reuilly__Raucourt

12 septembre 2009

PRECISION

Depuis que j'ai mis plusieurs des oeuvres de Renée Vivien sur mon blog, certaines d'entre elles ont été réédités. Renseignez-vous auprès de votre librairie préférée (ou de la mienne... Violette and Co !)

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12 septembre 2009

PRECISION

Depuis que j'ai mis plusieurs des oeuvres de Renée Vivien sur mon blog, certaines d'entre elles ont été réédités. Renseignez-vous auprès de votre librairie préférée (ou de la mienne... Violette and Co !)

12 septembre 2009

PRECISION

Depuis que j'ai mis plusieurs des oeuvres de Renée Vivien sur mon blog, certaines d'entre elles ont été réédités. Renseignez-vous auprès de votre librairie préférée (ou de la mienne... Violette and Co !)

12 septembre 2009

PRECISION

Depuis que j'ai mis ces ouvrages sur mon blog, certains d'entre eux ont été réédités. Renseignez-vous auprès de votre librairie préférée (ou de la mienne... Violette and Co !)

26 janvier 2009

Dominique MARION, "La chasse à l'orchidée", Paris: Laffont, 1977

DDominique Marion, vous connaissez ? Je la qualifierais de lesbienne lesbophobe !!! "La chasse à l'orchidée" est un roman intéressant... au titre de la vision caricaturale que l'on avait de la butch dans les années 70. No comment. NB : si quelqu'une connaît la ci-devant Dominique Marion, j'aimerais bien en savoir plus sur elle. Je possède un autre roman - une relation mère fille passionnelle - mais je n'en sais pas plus sur elle...

Dominique_Marion__La_chasse___l_orchid_e

3 décembre 2008

René Schwaeble, « Les détraquées de Paris. Etude de mœurs contemporaines ». Nouvelle Edition, Daragon libraire-éditeur, 1910

Avec Schwaeblé, on est toujours dans la mouvance Charcot : lesbienne=perverse. Mais, surtout, on est dans la mouvance commerciale de Pierre Louÿs : l’érotisme lesbien au prisme androcentré. Bref, la lesbienne ça fait vendre, et plus c’est hard, plus ça fait vendre.

Schwaeblé, prolixe auteur de mœurs du début du XXe, sait y faire dans le genre commercial. Il est d’une telle évidence, pour lui, que 99 % des « Détraquées » sont lesbiennes. Autre caractéristique de ces détraquées, elles sont exhibitionnistes…  ce qui apporte du crédit à  son « enquête »  :   il  peut  ainsi prétendre avoir été invité dans tous les lieux politiquement incorrects de la capitale pour étudier des comportements déviants. Et nous y faire pénétrer avec lui.

« Les Détraquées de Paris » font partie de ma bibliothèque lesbo-queer ! (d’ailleurs, j’ai bien l’intention, un jour, de faire aussi un blog sur « les Introuvables Queer »…). En tout cas, on est bien dans la performance, dans le déjanté, le border-line… c’est immensément drôle quand on le prend au énième degré…

Anecdote : cette version de l’ouvrage est la nouvelle édition de 1910. Il y en eut une autre que j’ai failli pouvoir lire !!! En effet, est sortie une première édition illustrée… Un exemplaire de cette édition était censé se trouver dans le fonds franc-maçon de la Bnf (à Richelieu, section des manuscrits). On m’apporte l’ouvrage : quel n’est pas mon étonnement de découvrir que, sur les presque 300 pages, il n’y en avait plus qu’une quinzaine, pas une seule illustration, et la moitié des pages raturées !!! la censure maçonnique était passée par là, dirait-on !

Au sommaire des "Détraquées de Paris" :

Messes noires
Le culte de la femme – la femme en commun
Fumeries d’opium
Ethéromanes
Morphinomanes
Tatouées
Vampires
Maîtresses du diable
Les sanguinaires : combats d’animaux
Les sanguinaires : tortionnaires
Les sanguinaires : Mme Deibler
Les sanguinaires : combats de femmes
Les sanguinaires : bains de sang
Bains de lait
Maison spéciale
En maison
Maitresses d’assassins
Voyeuses
En public
En peau
Femmes et bêtes
Androgynes
Femmes et monstres
Pieds nus
Epilées
Homunculus
Ovariées
Chahut
Satanistes

A lire en pdf :Schwaeble_Les_Detraquees_de_Paris

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