Jean Desthieux, Femmes damnées, 1937
Soyons positive : grâce à Desthieux j'ai découvert Gello, Renée de Brimont et quelques autres poètesses du début du XXe siècle... Mais c'est bien tout ce que je lui reconnais comme valeur ! Autant de lesbophobie condescendante, autant de misogynie, autant de machisme... c'est à ne pas croire. Desthieux est édifiant quant aux poncifs qu'il répète à l'envi. Quelques exemples :
1. Sappho n'a écrit qu'un seul et unique vers lesbien.
2. Renée Vivien était trop jolie pour être lesbienne.
3. Renée Vivien est morte vierge car, c'est bien connu, quand on couche avec des femmes, ça ne compte pas.
4. "Aux dénaturées, il faudrait appliquer une
thérapeutique appropriée ; une cure de désintoxication serait recommandable
avec la rééducation."
5. On est lesbienne parce qu'on est tombée sur un homme vraiment pas gentil au lit.
6. Ou alors, on est lesbienne parce qu'on est "pauvre" ou "laide".
7. La lesbienne est une femme incomplète.
Desthieux nous propose même un traitement médical pour guérir du lesbianisme ! L'opothérapie (traitement par des extraits de tissus, d'organes et surtout de glandes hormonales) c'est souverain contre "ce vice banal" : il suffit de prendre du Gynocrinol ou de l'Andronycol Iscovesco selon le cas !!!!
L'ouvrage est censé parler de poésie et, sans savoir comment, on se retrouve dans un hôpital psychiatrique ! Mais qui faut-il enfermer ?
Cet ouvrage est à lire cependant car on y découvre quelques beaux vers introuvables désormais...